Prendre en compte la ménopause au travail

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Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous avez pu constater que j’ai beaucoup communiquer ces dernières semaines sur l’importance de la prise en compte de la ménopause dans les activités professionnelles.

Ce sujet ne m’est pas apparu subitement.

Mon expérience personnelle

Je vis depuis plusieurs années en phase de périménopause, c’est à dire avant la phase de ménopause, particulièrement difficile et handicapante parfois. Cette période a exacerbé les problèmes que j’avais depuis longtemps due à une adénomyose.

Cette situation a été rendue un peu plus facile à gérer depuis la crise Covid et le télétravail massif, ainsi que par mon changement d’activité professionnelle qui me permet un peu plus de flexibilité dans mon emploi du temps. Mais ça ne fonctionne pas toujours malheureusement.

Depuis mon arrivée dans ma nouvelle région, j’ai eu la chance de rencontrer une gynécologue, jeune, (ma précédente approchait les 70 ans), car comme vous le savez peut être il y a une très forte pénurie de spécialiste dans ce domaine en France. Et donc ce médecin, m’a fait part de solutions pour m’aider.

Ainsi depuis le printemps de cette année, je vais mieux. C’est pas nickel, mais l’amélioration est certaine.

Ma réflexion et le résultat

Bref, tout cela m’a amené à une réflexion : Je galère beaucoup et j’ai la chance d’être indépendante et de pouvoir gérer cette situation. Mais que ce passerait il si j’étais salariée ? Je ne suis certainement pas la seule à galérer ? Comment ça se passe pour les autres femmes ? Comment font elles pour concilier cette situation et un poste de cadre, de managers, des déplacements, des rendez vous etc ?

Alors j’ai commencé à faire des recherches sur le sujet. Mais, je n’ai rien trouvé ou presque dans la blogosphère francophone. Et le peu que je trouvais me dirigeais toujours vers des études anglophones. C’est comme cela que je suis arrivée sur des études très intéressantes faite par le CIPD, que je connaissais déjà, mais je n’avais jamais vu leurs ressources sur le sujet.

Cet organisme très connu dans le Commonwealth, s’est lancé depuis 2019 dans des études sur la population féminine aux prises avec la transition vers la ménopause. Ils ont fait aussi un ensemble de recommendations pour améliorer le bien être des femmes au travail, ainsi qu’un guide à destination des managers, dont le but est d’expliquer ce qu’est la ménopause.

Il y a en effet une très faible connaissance de ce que c’est vraiment et ceux même parmi les femmes. Les impacts sur la vie professionnelle sont aussi appréhendés, ainsi que ce que peuvent faire les entreprises et les managers pour accompagner la population féminine.

Mais en France, il n’y a rien d’existant. J’ai trouvé une seule entreprise qui propose des formations ur ce thème. On voit parfois un petit article sur le sujet, mais très superficiel.

Et donc, j’ai décidé d’en faire un sujet à part entière dans mes modules de formations à destination des managers. D’où la communication que je fais sur le sujet depuis quelques semaines.

Je ne rencontre pas pour le moment un franc succès, mais c’est un travail de longue haleine et généralement je ne manque pas de ténacité.

Pourquoi parler de la ménopause au travail, c’est important ?

Il me semble important de prendre en compte au travail, d’une condition de santé qui touchera la moitié de la population au travail en France. Toutes les femmes y sont confrontés dans l’âge arrive. Et il y a 14,5 millions de femmes dans les entreprises en France. Et si je considère la population au delà de 50 ans, et donc la plus susceptible d’être concernée, cela représente plus de 4 millions de femmes.

Ce ne sont pas des cas isolés dont il s’agit de parler. Le groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal ( GENVI), estime dans une étude de 2013, que 87 % des femmes souffriront au moins d’un des symptômes de la ménopause et 21 % auront des symptômes dits graves. Hors il y a chaque année en France 500 000 femmes qui entre en ménopause.

Il y a forcément autour de vous, une femme, une collègue, un membre de votre équipe, de votre famille, qui se trouve confronté à cette transition.

On parle ici d’un processus naturel qui a des répercussions sur les femmes, sur leur santé physiques et mentales, sur leurs relations etc. On ne peut pas juste mettre un mouchoirs dessus et continuer à faire des commentaires désobligeants suite à des réactions ou comportements qui pourraient être mal interprétés.

Le CIPD a récemment refait une étude, dont les résultats sont parus début octobre 2023 et qui a donné lieu a un webinaire très intéressant. ( que je mets en lien).

L’étude de Fawcett society

Pour illustrer mon propos, je voulais aujourd’hui, reprendre les éléments d’une étude faite en 2022 par the Fawcett society, qui est un organisme caritatif qui oeuvre pour l’égalité des genres et le droit des femmes, au travail, à la maison et dans la vie public

Méthodologie de l’étude

Conception de l’enquête : L’enquête a été commandée par Finestripe Productions pour le documentaire « Davina McCall : Sex, Mind and the Menopause » et a été menée par Savanta ComRes avec le soutien de Fawcett pour la conception de l’enquête.

Taille de l’échantillon : L’enquête a porté sur 4 014 femmes britanniques âgées de 45 à 55 ans qui sont actuellement ou ont déjà connu la périménopause ou la ménopause.

Filtrage : les participants ont été filtrés en fonction de leur sexe, de leur tranche d’âge et du fait qu’ils étaient ou étaient en ménopause ou en périménopause.

Pondération des données : les données ont été pondérées pour être représentatives des femmes britanniques âgées de 45 à 55 ans par âge et par région.

Calendrier de l’enquête : L’enquête a été menée en ligne entre le 26 janvier et le 4 février 2022.

Informations Complémentaires

Groupes ethniques : L’échantillon comprenait 321 femmes noires et appartenant à des minorités (347 après pondération).

Exclusions : L’étude n’inclut pas les résultats des femmes ménopausées précocement entre 40 et 45 ans, de celles qui atteignent la ménopause avant 40 ans ou des femmes de plus de 55 ans. Il est également peu probable qu’elle inclue les expériences de ménopause des hommes trans et et les personnes non- binaires.

La ménopause et le lieu de travail par Fawcett Society

L’article de la Fawcett Society « Menopause and the Workplace » examine les défis multiformes auxquels les femmes sont confrontées pendant la ménopause, en particulier dans leur vie professionnelle. Il met en évidence un changement démographique, où les personnes de plus de 50 ans représentent près d’un tiers de la population en âge de travailler. L’article révèle qu’une femme sur dix a démissionné de son emploi en raison de symptômes de la ménopause, soulignant ainsi l’urgence d’intervenir.

L’article évalue de manière critique les responsabilités des employeurs, montrant que des mesures efficaces telles que les changements culturels, la formation et les modifications des politiques d’absence sont rarement en place.

Il suggère la mise en place de plans d’action des employeurs pour la ménopause, révélant que 81 % des femmes approuveraient de tels plans.

L’article préconise des campagnes de santé publique à l’échelle nationale, financées par le ministère de la Santé et des Affaires sociales, pour démystifier les mythes et les stigmates entourant la ménopause.

Les cadres juridiques sont explorés, plaidant pour l’activation de l’article 14 de la loi sur l’égalité de 2010 ( en Grande Bretagne) ou l’introduction d’une disposition autonome sur la ménopause. Il discute également de la possibilité de traiter les symptômes de la ménopause comme un handicap en vertu de la loi britannique, nécessitant des ajustements raisonnables sur le lieu de travail, comme des modifications du code vestimentaire.

L’article examine les expériences de groupes démographiques spécifiques comme les minorités ethniques et les femmes handicapées, plaidant en faveur de leur inclusion dans les changements politiques. Il souligne également la nécessité de parcours cliniques standardisés impliquant des consultations de soins pour les femmes ménopausées.

L’article souligne les répercussions financières de la ménopause sur les femmes : 14 % d’entre elles ont réduit leurs heures de travail et 8 % ont renoncé à postuler à des promotions. On estime que 333 000 femmes au Royaume-Uni ont quitté leur emploi en raison de la ménopause, exacerbant ainsi l’écart salarial entre hommes et femmes.

L’article fournit un ensemble complet de recommandations pour une réforme politique, y compris des plans d’action obligatoires pour les employeurs et des modifications de la loi sur l’égalité pour protéger les femmes ménopausées. Il préconise également une formation des médecins généralistes sur la ménopause et une initiative de santé publique à l’échelle nationale.

L’article approfondit l’impact de la ménopause sur la santé mentale, révélant que 69 % des femmes éprouvent des difficultés comme l’anxiété ou la dépression dues à la ménopause. Il souligne également que les symptômes de la ménopause sont plus graves chez les femmes de la classe ouvrière, 44 % d’entre elles décrivant trois symptômes ou plus comme étant « très difficiles ».

En résumé, l’article constitue un guide exhaustif pour les employeurs et les décideurs politiques, proposant des recommandations concrètes pour favoriser un environnement de travail plus inclusif et plus favorable aux femmes ménopausées.

Je suis convaincue que l’on peut faire bouger les choses en France aussi, et qu’il est du ressort de tous de pousser les entreprises à prendre en charge ce sujet, dan sle cadre de la politique de bien être au travail, la fameuse QVTC. Il est essentiel, que les CHSCT aussi se mobilise sur le sujet. En prenant en compte les retours d’expérience des entreprises qui ont mis en place des accompagnements.

Je compte sur vous, ma communauté, pour porter ma parole et me contacter si vous vouler avoir des informations sur les services que je propose sur le sujet, comme un webinaire de sensibilisation et des modules de formation en e-learning.

Priscille LIVENAIS
J'ai une passion pour l'organisation, la gestion des projets et les outils de productivité. Mon but n'est pas de tout faire, mais de ne faire QUE ce qui compte vraiment pour mener la vie que je souhaite, tout en sérénité.
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