Co-Design et Gamification: stratégies d’engagement

Co design et gamification

Je reçois cette semaine Michael Burow, qui nous parle de co-design et de gamification.

Michael est spécialiste en gamification & co-design, il s’intéresse à de multiples sujets dont la facilitation, la community building et le game design. Il travaille en duo avec Alexandre Duarte sur la marque Fidbak où ils proposent des formats Sprint pour co-concevoir des stratégies de gamifications, et démocratisent la méthode et les outils de la gamification.

Voici le texte de notre interview : ( réalisé avec l’outil transcript de Word)


Bonjour à tous et Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast de Productiv’You. Je suis Priscille Livenais l’animatrice de ce podcast et aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter Michael Burow, Bonjour Mickaël. 

Michael 

Bonjour Priscille, Bonjour à toutes et à tous. 

Priscille 

Alors, Michael va se présenter un tout petit peu plus tout à l’heure. Michael va venir nous parler du co-design et comment est-ce qu’on peut co- concevoir des stratégies d’engagement avec ces clients. Truc passionnant, je suis sure. Alors, Michael, c’est à toi, dis-nous-en un peu plus sur toi déjà. 

Michael 

Ouais Ben très rapidement du coup Ben Michael Burow, moi ça fait, ça fait un peu près 3 ans que je suis indépendant et Ben mes gros sujets c’est à la fois d’un côté la Gamification. Comment on va utiliser des choses qui marchent dans les jeux.  On aura l’occasion d’y revenir pour. Les mettre dans d’autres expériences physiques numériques, peu importe, pour engager justement ce sujet de faire passer à l’action, changer les comportements et une de mes deuxièmes casquettes principales et qui m’a un peu poussé vers l’indépendance, vers faire les choses autrement, c’est justement la casquette du facilitateur, de la facilitatrice que tes auditeurs connaissent. Bien Voilà, voilà qui est plus dans. Effectivement, comment on fait avec plutôt que faire pour et en particulier, effectivement, ce qui m’intéresse, c’est d’appliquer l’intelligence collective à faire du design. Alors du design hein ? Concevoir des choses ensemble, faisant simple, voilà, et donc en fait je le fais sur une marque aussi qui s’appelle FIDBAK avec 1K à la fin , en duo avec Alexandre Duarte avec qui je suis associé et où du coup on va accompagner pas mal de structures assez diverses sur des enjeux d’engagement donc soit directement, soit on forme et on monte les gens en compétences à se saisir de cet outil là pour le faire. 

Priscille 

OK, très bien toi, ça m’a l’air passionnant. Alors concrètement comment tu t’y prends justement pour co-concevoir ces stratégies d’engagement ? 

Michael 

Je pense qu’il y a un peu 2 sujets dans le sujet. Effectivement y a la question de comment on fait de l’engagement et la question du co-design. peut être je vais rentrer d’abord par l’angle du co design. 

Priscille 

Ça marche. 

Michael 

Effectivement, bah en fait, on va s’appuyer pas mal sur les étapes classiques qu’on va retrouver dans les approches centrées utilisateurs, donc la plus courante, celle dont vous entendrez le plus parler souvent c’est le design thinking. Et en fait, on va rythmer,  On va déjà réunir tout le monde autour de la table, c’est le mieux, pour concevoir ensemble donc avec les clients idéalement même avec les clients de mes clients. Si on peut avoir  le public qu’on va essayer d’impliquer, si on peut avoir des clients finaux, des utilisateurs c’est encore mieux , et en fait on va de façon structurée, passer vraiment différentes étapes qui vont de :qu’est-ce que quels sont les objectifs qu’on cherche à atteindre pour qui ?  

Et ensuite ,des phases d’idéation, donc plus des phases. On va essayer d’ouvrir les possibles mais aussi vous connaissez toutes et tous, sans doute, Ces moments, on a trop d’idées, on sait plus avancer, on tourne en rond mais aussi des phases de convergence, de jalons où on va justement trier, prioriser, choisir quelques idées.  

Du coup, par exemple, concrètement, si je ne sais pas, je, je réfléchis en même temps si on disait Je veux réfléchir à un dispositif pour impliquer, par exemple, je prends un sujet qu’on a eu, je vais impliquer des publics étudiants à s’intéresser et à générer des idées pour un budget participatif. Bon, Ben, quels sont nos objectifs ? Ben, je viens de le dire à peu près, quels sont nos contraintes ? Ben en fait, on peut les atteindre dans la résidence, on peut les atteindre au restaurant à chaque fois dans des temps assez restreints, donc là. Je ne vous fais pas le détail, ça prendrait du temps, mais l’idée c’est de se questionner avec les bonnes personnes et peut-être même avec les étudiants sur c’est quoi les bons formats, les contraintes, comment on y va.  

On va se dire aussi : tient à qui on s’adresse ? On s’adresse peut-être plus à des étudiants qui sont en train de faire des projets d’avenir qui sont dans telle filière, qui sont…. Voilà pareil. Il faut creuser hein, avec toutes les méthodes, les méthodes qui vont bien et effectivement après on va se dire bah tient, quelles seraient nos idées là-dessus ? Et donc là on va avoir des phases. Alors le classique qu’on connaît généralement, c’est le brainstorming,  

On va donc après, il y a plein de façons de bien organiser un brainstorming et de l’outiller donc on va commencer à se dire par exemple, tiens, le format qu’on aimerait bien, c’est un grand panneau. Tiens, il pourrait avoir une espèce de jauge qui se remplit au fur et à mesure, qui donne des idées et puis en fait on se dit mais parfois ils bloquent en fait et donc on va se dire Ah bah tiens un truc qui est parfois bien pour débloquer les gens c’est des petites cartes à jouer. C’est des choses comme ça. Donc voilà vraiment sur un  fil très rapide effectivement.  

L’idée, là, c’est de faire toute cette partie que je viens de vous dire en concentré sur un atelier, sur une journée, sur 2 jours. Ça dépend de l’ampleur des projets et ensuite d’aller assez rapidement aussi prototyper, donc faire quelque chose de physique, faire quelque chose ou de ou de maquette numérique pour voir si ça marche aussi, si ça reste beaucoup aussi dans ces méthodes, quelque chose qu’il faut confronter au terrain, regarder ce qui se passe, et cetera. 

Priscille 

D’accord et donc toute cette première phase, tu l’as fait donc avec, m’a dit le client ou voire le client du client. 

Michael 

Ouais, en fait, c’est souvent effectivement un angle assez intéressant qui fait partie de mes parties prises, c’est de dire on va préférer, en tout cas, nous, on pousse souvent le fait de faire avec eux. On pourrait dire, on prend votre problème, on va chez nous, on réfléchit dessus, on vous amène une solution deux solutions, vous choisissez on implémente. Nous, notre parti pris est plutôt de dire on va le faire avec vous. De un parce qu’on connaît moins bien vos publics, que vous. Forcément, on connait moins bien aussi vos stratégies profondes.  

En fait, quand on quand on rentre à des niveaux un peu stratégiques sur un projet interne dans une entreprise, et cetera, à priori moi prestataire externe, je vais pouvoir moins peut-être dire Ah mais attends ça, ça ? Pour quelqu’un qui est en train, qui est commercial dans la boîte va dire bah ça par rapport à ce qu’on est en train de déployer ou de faire maintenant ça ne colle pas ou par rapport à la stratégie long terme, ça ne colle pas. Donc voilà,  il y a une meilleure connaissance de la stratégie des clients et des publics. Et aussi, nous ça facilite en fait, ça crée une certaine culture commune avec nos clients, donc ça facilite aussi après l’implémentation, le travail en commun souvent d’ailleurs, on fait une phase de co-design, on fait une phase où on continue à conseiller, envoyer des choses, répondre à des questions. Après de lors de l’implémentation, mais le fait qu’on ait déployé, donner aux outils, aider les gens à s’approprier, Eh Ben ça fait qu’on peut dialoguer mieux dedans. Donc moi je te dis souvent, le co-design, il y a le produit, vous allez produire quelque chose de meilleure qualité potentiellement et de l’autre côté. Vous allez aussi produire de l’appropriation, ce qui peut être important. Par exemple, si vous le faites avec des publics pour notre je reviens à notre dispositif de participation sur le budget par étudiant. Si vous co designer avec les animateurs du dispositif, ils seront plus à même à prendre le dispositif et à l’animer eux-mêmes, s’ils ont participé à sa conception, on est un peu tous meilleurs défenseurs de ce qu’on a conçu. 

Priscille 

C’est clair, c’est clair, très bien et alors ? Après une fois que tu as défini ton atelier, comment est-ce que tu fais intervenir justement un de tes sujets favoris, la gamification par exemple ou comment ça entre en jeu c’est cas de le dire? 

Michael 

Ouais, en fait du coup donc mon atelier hein, vous l’avez peut-être Certains se sont dit effectivement c’est assez un process de design thinking classique des choses comme ça, et cetera. Nous, l’idée sur la gamification c’est de se dire en plus et ça va être le cas pour beaucoup, beaucoup de sujets de co-design assez spécifiques où vous amener aussi une expertise.  

Il faut se dire comment on va rendre ça accessible, comment on va faire que des gens qui ne sont pas experts en gamification puissent avec nous concevoir une stratégie de gamification. Nous on va avoir dans les exercices, dans la façon structurée, pas mal de canevas. Donc, vraiment des bouts de papier avec des cases à remplir, des tableaux, des choses comme ça qui aident à se poser les bonnes questions. On va dire Bah tiens, qui sont nos joueurs ? Qu’est-ce qu’ils aiment plutôt comme jeu ? Quels sont ….on va, on va réfléchir. Nous, on a une espèce de roue avec 9 leviers d’engagement, qui dit, c’est quoi qui me motive dans les Jeux ? on va aider les gens avec un petit jeu, on a un petit jeu de cartes, un peu sous forme de questionnaire de personnalité, en se disant notre personnage, il est plutôt challenge ou créativité, ou s’immerger dans des histoires.

Voilà donc ça, c’est voilà un autre petit outil pour aider à s’immerger. Puis après on  les gamifie-cartes du coup qui sont à qui sont un outil qui, avec 90 exemples d’idées de gamification triées par différentes choses et qui en fait rend l’expertise accessible de se dire qu’est-ce qui motive dans les jeux, ou je vais le mettre ailleurs, par exemple en fait souvent peut-être vous écoutez, je dites-moi la gamification, les jeux.

En fait je ne sais pas quoi prendre des jeux pour le mettre dedans. En fait si ça se trouve, si vous prenez les cartes il y a une carte barre de progression, il est très probable que vous ayez déjà vu des barres de progression dans des applis, dans des jeux, dans des choses comme ça, il y a une carte qui parle par exemple du parrainage. Pareil, le système de parrainage pour inciter quelqu’un, c’est quelque chose que vous avez déjà entendu et peut être une récompense aléatoire. 

Donc en fait, le fait d’avoir des cartes, d’avoir des outils, d’avoir des choses comme ça, ça va rendre votre expertise plus accessible, manipulable, discutable. En fait, on va permettre aux gens aussi de mobiliser ce qu’ils savent déjà, même quand ils ne sont pas experts du sujet. Donc voilà donc en fait, nous, on a vraiment notre process, notre méthode, avec la coloration, entre guillemets, gamification, donc qui a aussi ses limites hein en soi puisque du coup cette coloration-là par exemple du Co-design, elle est intéressante pour traiter des problèmes de motivation, d’engagement, de passage à l’action, elle ne l’est peut-être pas pour traiter par exemple: J’ai eu cette discussion la semaine dernière, des problèmes de fluidité pure, ce qu’on va trouver dans l’UX design, de dire vraiment il faut rendre l’expérience la plus fluide possible, ce n’est pas, ce n’est pas potentiellement ce n’est pas une question de motivation, c’est vraiment plus une question d’expérience utilisateur. Des choses qu’on fait aussi, mais qui sont moins spécifiques à notre méthode. 

Priscille 

D’accord, mais là gamification, du coup, parce que là je suis un peu perdue. Elle est utilisée dans l’atelier de Co-design ou dans l’application. Parce que quand tu me parles par exemple de progression ou de parrainage, ce n’est pas dans l’atelier de Co-design que t’utilises ça. 

Michael 

Effectivement, J’ai répondu surtout à comment on applique, comment on fait du co design en gamification ? Effectivement, nous on va avoir quelques leviers de gamification qu’on utilise dans la façon dont on anime des ateliers. Et effectivement, je suis pas mal utilisateur aussi de jeux bah les gamifie-cartes par exemple c’est mettre sous forme de cartes donc mettre une forme ludique, même si ce n’est pas un jeu à s’approprier des connaissances. Parfois on utilise des petites cartes avec des rôles pour donner des rôles à chaque participant pendant l’atelier pour que chacun a sa propre quelque chose. Un des rôles que les donc y a des rôles classiques comme timekeeper comme scribe. 

Effectivement, parfois on utilise des cartes rôles dans des ateliers de facilitation qu’on facilite où en fait chaque participant dans le groupe va s’approprier une carte, alors quelqu’un va devenir le timekeeper, quelqu’un va devenir le scribe, quelqu’un va devenir maître-convivialité donc il est là pour s’assurer que tout le monde aille bien et peut-être que quelqu’un est là pour gérer l’équilibre du temps de parole. Pareil, on est sur la gamification assez légère hein, mais chacun se prend un petit rôle et puis va avoir cette excuse là quelque part pour dire Attendez moi mon rôle c’est d’écrire, laissez-moi le temps d’écrire ou moi. Mon rôle, c’est que tout le monde aille bien, Je vous propose de faire une pause là maintenant voilà donc on va. En fait, on va saupoudrer de pas  Mal de choses. Dedans, pareil avec les j’utilise beaucoup  Effectivement, les petits jeux de cartes pour dire où on en est sur les. Émotions ou pour introduire .Mais voilà assez léger quand même, hein. Sur la gamification de la facilitation…. 

Priscille 

Quoi donc là c’est plus la gamification dans les applications finales en. Fait OK. 

Michael 

Ouais oui oui vraiment effectivement. 

Priscille 

D’accord, d’accord, et alors, qu’est-ce que ça apporte tous ces outils de gamification ? 

Michael 

Bah du coup effectivement, la gamification, on en parlait un peu en introduction en fait de manière globale  on parle de stratégie d’engagement, on parle de motivation, sens large quand on parle de gamification, donc nous on fait le détour Pas mal de s’inspirer des Jeux et de ce qui marche dans les jeux, mais en fait, Au global, on est sur tous ces sujets, où on est bloqué parce que on a du mal à remotiver les gens, à revenir sur une plateforme, un leader ou quelque chose comme ça, à faire des exercices pour mettre en pratique, à réellement passer à l’action, sur des questions, par exemple d’écologie ou de petits gestes. 

Donc effectivement la gamification c’est une façon bah en fait sur tous les sujets, dans la vie on dit j’aurais bien besoin  d’un petit coup de pouce pour m’aider à me motiver à ….  

En fait la plupart du temps hein sur ces sujets là, l’utilisateur il sait enfin en tout cas c’est les sujets les plus sains. L’utilisateur, il sait, il sait que ça serait mieux pour lui de le faire, mais ce n’est pas toujours facile de se motiver à le faire, donc c’est vraiment finalement une aide à la motivation. 

Priscille 

D’accord, OK,  Moi j’ai une expérience avec une application que j’utilise avec des clients en formation où dans l’application, donc c’est pour leur faire des petites tâches en fait, Des petites actions suite à des formations. Et dans l’application, il y a des petits jeux, ils marquent des points, y a des scores, y a des petites licornes qui passent en volant. Enfin bref, y a voilà y a des petits challenges donc qui donnent un petit peu de de gamification, effectivement hein. Dans pas par équipes, enfin, et cetera. Donc ça, ça marche un petit peu comme un jeu vidéo entre guillemets et moi, je me heurte à des personnes qui n’aiment pas du tout, par contre cet aspect-là parce qu’elle trouve que ça donne un aspect un peu de compétition. Et il y a certaines fonctions dans les entreprises où autant les commerciaux “ vas y on y va, il faut qu’on soit les meilleurs, autant d’autres  secteurs de l’entreprise. Les caractères sont peut-être un petit peu moins compétitifs et ils n’apprécient pas trop cet aspect-là,. Donc comment on gère ça ? 

Michael 

Ouais Ben en fait je pense que tu te heurtes aussi selon comment c’est conçu, et cetera. Alors il y a une taxonomie même si elle n’est pas parfaite que les gens aiment bien qui est la taxonomie de Bartle qui vient dire dans les jeux il y a des gens qui aiment la compétition justement il y a des gens qui aiment juste être là pour jouer avec des amis et des gens qui sont juste là pour voir comment marche le jeu et puis d’autres qui sont là pour collaborer avec d’autres, et cetera.  

Voilà, on a plein de motivations assez différentes dans les jeux et effectivement, dans ce que tu m’as décrit. Il y a beaucoup de progression, de compétences, de de de barres de choses comme ça, de petits points, et cetera. Ça va parler à un certain nombre de gens. D’ailleurs, moi je fais attention parce que moi ça ne me parle pas forcément énormément, en tout cas sur des contextes pros, mais en fait, on se rend compte à chaque fois que dans les publics, Il y a une partie de la population qui va être motivée par ça. Je pense. Une des une des astuces qu’on a souvent, c’est d’utiliser plusieurs leviers de motivation.  

Par exemple, moi j’ai des formations, on m’a mis en en binôme pour faire la formation, parler de l’avancée, et cetera. Ça peut être en plus grand groupe, un peu comme une ville dans un jeu. On est toujours potentiellement en tout cas sur des idées qu’on aurait pu avoir avec la gamification, mais déjà ça ressemble plus à un jeu. En tout cas, ça ne fait pas penser à l’apprenant tout de.Suite, c’est un jeu. Et d’ailleurs on a des applications, on a un degré. Dans les systèmes gamifiés, il y en a qui montrent vraiment qu’ils sont gamifiés et qui du coup c’est un peu un argument. Il y en a surtout qui ne le disent pas et en fait moins le dire, moins le montrer, ça marche aussi. Effectivement, les points, les badges et cetera ça peut crisper et après effectivement on est toujours aussi sur cette adaptation précise au public de comment on fait effectivement sur des publics …. par exemple, nous on a eu le cas sur des publics en reconversion, bah souvent en difficulté scolaire bah voilà, allez appuyer sur le levier compétition, ce n’est pas une bonne idée. Il vaut mieux jouer sur l’entraide, jouer sur la, peut-être sur la progression personnelle mais voilà donc ouais, ça ne m’étonne pas trop et c’est aussi souvent dans les critiques qui peuvent être faites à la gamification.  

C’est qu’on a vu énormément de badges, de points, de tableaux de classement partout, ce qui ne sont pas des mauvais outils hein, mais qui ont été vus partout, qui ont des effets de bord et qui ne sont pas toujours les bons outils utilisés. 

Priscille 

Et alors du coup, comment on adresse, parce que ces outils sont quand même faits pour atteindre tout un public, on ne refait pas l’application à chaque fois qu’on a un nouveau client pour peut-être cacher la partie jeu à ceux qui n’aiment pas trop. Alors, comment est-ce qu’on peut s’adapter en tant que créateur d’une application pour que on arrive quand même à toucher un public qui serait moins sensible à cet aspect compétition. 

Michael 

Ouais bah déjà là  nous souvent on intervient plutôt en phase de conception pour pouvoir un peu anticiper ce genre de chose. Maintenant dans la conception, dans l’itération dans des choses comme ça, on peut en faire aussi quelque chose de plus optionnel. Ça c’est une option. On peut aussi, et c’est important dans ce genre de cas aussi le reconnecter beaucoup au sens et à pourquoi on fait ça ? Parce qu’en fait, effectivement, si on me dit Ah Ben je gagne des points, je gagne des niveaux et machin mais en fait j’étais venu pour apprendre des choses concrètes pour mon métier. Bah c’est aussi important, nous, c’est un de nos leviers Le sens et c’est, c’est aussi pour rappeler aux gens qu’un enfin, un gros facteur de motivation des personnes, c’est aussi le pourquoi, le sens, le contexte, pourquoi elles sont là. Voilà, parfois, on peut même expliquer pourquoi c’est en place, un peu potentiellement hein. 

Je pense que de toute façon on a beaucoup cette discussion avec les jeux en facilitation justement, je pense qu’il ne faut jamais trop forcer le trait si quelqu’un n’a pas envie d’aller dans un icebreaker, si quelqu’un n’a pas envie de ces petits jeux là pour des pour démarrer et cetera, ça ne sert à rien de forcer à la limite faut laisser le groupe faire voir s’il va dedans derrière, mais je pense que effectivement toute façon. Comme on le dit aussi, si c’est ça et fais de bonne façon, c’est les aides à la motivation, ça doit pas enlever le fait que la formation est bonne que quelqu’un qui dit. “ Moi, j’ai pas besoin de ça pour … » voilà, moi j’aime bien dire effectivement laisser ces gens prendre un pas de recul sur les choses physiques, par exemple pour pas que ça casse l’énergie du groupe aussi par rapport à l’exercice ou l’outil. Mais voilà, moi je, je pense pas qu’il faut  absolument embarquer dans le jeu des gens qui ne veulent pas aller avec quoi, on en aura toujours. 

Priscille 

Oui, c’est certain, c’est certain. Après effectivement, si l’entreprise met en place une application pour tous les salariés, et qu’il y a Une partie qui n’aime pas l’application parce qu’il y a trop de jeux, Enfin, un aspect trop gamifié. Effectivement, ça peut être plus compliqué après à adapter. 

Michael  

Mais c’est un vrai sujet, hein, mais on a souvent cette question du dosage de c’est quoi, combien trop, assez et parce que souvent, on a cette discussion dans des sprints, de dire Ah Ben, on a mis beaucoup moins qu’on pensait, mais en fait moins, c’est parfois mieux dans La Gamification parce que justement, on a ce décrochage des gens qui disent bah je n’étais pas venu pour jouer au jeu vidéo en fait aujourd’hui quoi ? 

Priscille 

Oui, oui, non, mais ça, je l’entends bien. OKOK. Et qu’est-ce qu’on peut dire d’autre sur ces ateliers de co conception ? 

Michael 

Un des trucs si c’est quelque chose qui vous fait envie, moi je pense que c’est un truc à aller expérimenter, les formats que j’aime bien c’est Museomix, entre autres hein, on embarque les gens 3 jours dans un musée. 

Priscille 

Alors raconte-moi ça parce que j’ai vu passer un post sur ton profil sur Museomix raconte-nous. 

Michael 

Ouais Ben Museomix   c’est plusieurs assos maintenant, qui existent depuis 10 ans et on est vraiment … même plus de 10 ans, sur Justement, on emmène des équipes pluridisciplinaires, donc il y a des graphistes, y a des gens qui aiment bien fabriquer, y a des spécialistes des musées. Pour venir dans un musée, le découvrir le vendredi et le dimanche à 16h, ils ont produit un prototype, donc un truc imparfait, parfois avec du carton, de l’électronique, des choses qu’on a pas … mais voilà quelque chose qui fonctionne, en tout cas qu’on peut tester, qu’on présente au public à 16h. Par exemple, on va se dire tiens telle partie du musée, ça raconte par exemple l’histoire des femmes en région et en fait, on a envie de leur donner la parole. Bon bah y aura peut-être un dispositif ou les visiteurs peuvent vraiment dialoguer, parce que nous, dans la visite guidée qu’on aura eu, on nous aura parlé de toutes ces choses-là, qu’on ne voit pas quand on est simple visiteur et nous on va faire un dispositif qui permet de comprendre interactivement, le dimanche à à 16h. 

Comment on fait ça ? Ben en fait, on a plein d’outils de prototypage fabrication, donc un atelier de fabrication, un fablab et surtout enfin en tout cas la partie qui nous intéresse pas mal aujourd’hui, un facilitateur qui va être là dans chaque groupe pour proposer justement un processus qui va de comment on va figer notre intention à. Ah ensuite, comment à la fois on par moment on cherche des idées et puis on les on les coupe aussi parce que bah le samedi par exemple, il faut commencer à faire des choix pour fabriquer. 

 Et en fait, effectivement pourquoi je disais ça, vous avez pas mal de formats, pas mal de choses qui existent, mais effectivement de le vivre, ce processus de codesign, je dis souvent, il y a ce lâcher prise, il y a ce fait de faire, il y a quand même, et en particulier quand on l’anime. Moi je sais que ça marche et je suis assez confiant qu’on retombe sur nos pas. Mais je sais aussi qu’il y a un énorme creux au milieu ou en fait, surtout quand on creuse bien les sujets, on tire, on tire. Où en fait, on est perdu, on a généralement, on a déboulonné quelques points de repère, c’estt le but, si on veut sortir quelque chose d’intéressant au bout, mais en fait, ça peut faire flipper quoi. Et en fait, moi je sais qu’avec le bon groupe, le bon process et cetera, on retombe sur ses pattes donc c’est pour ça qu’effectivement je dis souvent aller l’expérimenter dans différents formats, il y a pas mal de petits ateliers de design thinking hein, effectivement des choses comme le Muséomix. C’est un bon point pour y.  

Aller après y a y a de la littérature sur le sujet, y a y a pas mal de choses qui existent. Moi, j’ai fait des petites vidéos aussi sur la chaîne Youtube de Fidback sur qu’est ce qui se passe dans un sprint gamification où je parle justement de petits points précis comme ce fameux creux, comme ces histoires d’outils, et cetera. Donc voilà, mais vraiment effectivement je trouve, on est beaucoup plus à l’aise quand on a vécu le process pour l’animer. Parce que quand les participants ont peur, au moins nous, on n’a pas peur parce qu’on sait que ça va retomber. Donc ça aide beaucoup. 

Priscille 

OK, très bien Ben écoute, c’est très très intéressant comme expérience et donc ça se fait un peu partout en France ce type de …. 

Michael 

Ouais, du coup c’est que j’ai pas, j’ai effectivement bah là c’est en novembre chaque année on va avoir un peu partout en France et dans le monde des musées qui vont faire museomix pendant 3 jours voilà pour pour 2022 moi j’étais en Normandie et puis après chaque année chaque année ça change un petit peu et donc ça se se trouve sur le site de l’asso avec pas mal d’expériences et de lieux assez variés,  Du jardin botanique à au musée de sciences de l’université à une villa d’un armateur, c’est aussi ce qui est sympa, c’est qu’on découvre des choses très variées. 

Priscille 

OK, d’accord. Et donc là, n’importe qui peut s’inscrire pour tester. 

Michael 

Effectivement ouais Yes. Et puis, contacter les communautés locales aussi parce que même s’il n’y a pas de museomix tout de suite Ben en fait elles font déjà des choses. Elles préparent l’année suivante. Elles réfléchissent à des ateliers elles, puis elles connaissent bien ces sujets de codesign et les événements en rapport aussi. 

Priscille 

OK, très bien Ben écoute, c’était très très intéressant Michael. On arrive à la fin de cette interview sauf si tu as encore d’autres choses à nous proposer sur, comment est-ce qu’on conçoit ces stratégies avec nos clients ? Non, c’est bon. 

Michael 

Non non bah moi je vous incite vraiment juste à faire à faire le pas de le faire parce que ça change pas Mal de choses  

Priscille 

En tout cas, ça donne envie, ça donne envie. Alors on va finir cette interview par les 3 questions obligatoires. Comme à chaque fois déjà, est-ce que tu peux nous parler d’un livre que tu nous recommanderais, et un livre qui te suit  Un peu partout. 

Michael 

Ouais Ben alors  je réfléchissais un petit peu et effectivement bah sur ces questions de codesign justement. Non, non, moi je, je me base beaucoup sur les méthodes du design sprint et cetera. Donc je triche, y a le bouquin sprint qui existe, qui est l’officiel mais en vrai moi le livre que j’avais envie de vous conseiller, c’est un petit livre qui s’appelle “le design sprint en pratique” qui a été écrit par Pauline Thomas du Laptop,  

Donc il y a un endroit de formation au design et puis  la diffusion de la culture, du design et qui est intéressant parce qu’en fait justement le en pratique est important, c’est qu’il vous expliqué comment on crée des formats en 2 jours. 

Comment avoir des choses plus simples, plus pragmatiques, plus adaptées que quand que des choses vous allez dire Bah on est Google et on a 5 jours et des moyens illimités pour faire un sprint. Donc voilà, je mets quand même un petit warning. C’est quand même un livre plutôt pour quelqu’un qui a déjà une pratique de la facilitation qui a déjà été regarder les choses parce que il ne réexplique pas tout donc c’est bon à savoir. 

Priscille 

OK. D’accord très bien, donc merci pour ça. Maintenant, un petit proverbe, un mantra, une petite phrase qui te suit. 

Michael 

Ouais Ben je réfléchissais à un des un des auteurs que j’aime bien, c’est Bernie De Koven c’est un c’est quelqu’un qui a beaucoup, on en a pas beaucoup parlé mais qui a beaucoup travaillé sur le le Play donc c’est vraiment le côté plus exploratoire du jeu, moins le côté d’ailleurs gamification que le côté comment on y va et une citation que j’aime bien c’est 

“ c’est plus facile de changer le jeu que de changer les gens qui y jouent” 

Bernie De Koven

 et en fait qui qui dit bah en fait parfois quand on a un cadre, quand on a quelque chose, si vous avez un jeu qui vous paraît pas du tout adapté, en fait vous avez le droit de changer les règles de bidouiller des trucs, et cetera. Et en fait, ça fait beaucoup écho à ce qu’on fait dans mon métier, parce qu’on est souvent en train de triturer des systèmes compliqués où il y a un tas de données, de gens, de choses dedans. Et en fait, on essaie de trouver les bonnes règles du jeu pour avoir un quelque chose qui soit bien pour tout le monde à la fin. 

Priscille 

OK super. Et puis la dernière petite question, qui est un outil d’efficacité, une petite technique que tu utilises quasiment tout le temps ? 

Michael 

un outil d’efficacité ? J’en ai un basic mais qui m’a quand même rendu pas mal de parce J’ai eu une période, c’est un peu, c’était comme ça que j’avais découvert ce que tu faisais à l’époque, je m’intéressais beaucoup à ces outils et vraiment la règle de si ça prend moins de 2 Min, faites-le plutôt que plutôt que le mettre dans une liste dans je clique dans je ne sais quoi, et cetera. Franchement, elle m’aide beaucoup de dire, faut arrêter de faire des listes de tâches, de trucs, et cetera, de trucs qui en fait sont réglés tout de suite quoi. 

Priscille 

Donc ça c’est un grand basique effectivement. 

Michael 

Yes 

Priscille 

Avec ça, on avance quand même beaucoup plus vite comme tu le dis parfois, ça prend beaucoup plus de temps d’aller remplir sa todo électronique plutôt que de faire l’action tout de suite ou de répondre à un mail en 3 secondes, plutôt d’aller le classer puis de se dire Je fais une tâche derrière pour ne pas oublier ? Effectivement OK et parfait Michael. Alors, où est-ce qu’on te retrouve ? 

Michael 

Bah le, le plus simple, c’est LinkedIn, puisque on est beaucoup dessus. Et puis je partage la plupart des choses que je partage. Je les repartage rediffuser dessus. Mais sinon 2 sites Fidbak. io,  où vous allez trouver plus autour de la gamification et j’ai un site plus personnel qu’on mettra qui est Michaelburow.fr qui en fait va avoir une partie blog et va explorer de façon un peu plus large les sujets qui m’intéressent donc aussi autour des comment on construit des communautés, des choses autour de la facilitation des choses comme ça. 

Priscille 

OK Super Ben écoute, je mettrai tout ça bien évidemment dans les notes de de l’épisode merci beaucoup Michael pour cet échange extrêmement intéressant sur notamment la gamification mais surtout la co-conception. Et Ben, je te souhaite en tout cas une bonne continuation. Et puis j’espère que je vais pouvoir participer à un Muséomix une fois pour voir. Un peu ce que c’est. 

Michael 

Merci à toi pour l’invitation. 

Présentateur 1 

Je t’en prie et merci à tous de nous avoir suivis et on se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode de Productiv’You. 

Priscille LIVENAIS
J'ai une passion pour l'organisation, la gestion des projets et les outils de productivité. Mon but n'est pas de tout faire, mais de ne faire QUE ce qui compte vraiment pour mener la vie que je souhaite, tout en sérénité.
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