Aujourd’hui nous allons parler du dernier livre de Cal Newport « Digital Minimalism » “Minimalisme Digital ou Numérique”.
Le livre vient de sortir aux USA, il n’est donc pas encore traduit en français.
Version AUDIBLE du livre
Pour les lecteurs et auditeurs qui me soutiennent via Tipeee, je vous conseille de vous rendre sur la plate forme Tipeee, où un article et un podcast spécial Tipeurs sont à votre disposition. C’est un résumé beaucoup plus détaillé du livre de Cal Newport. Si vous décidez de me soutenir à compter d’aujourd’hui, vous aurez vous aussi accès à cette version étendue.
Le livre précédent de Cal Newport professeur en informatique de Georgetown était le best-seller “Deep Work”. Il a exploré l’idée d’un travail concentré et ininterrompu comme antidote à l’affluence électronique dans les journées de travail de la plupart des gens. Après sa publication, Newport a commencé à entendre des lecteurs frustrés par le fait que la technologie affectait également leur vie personnelle. Ces plaintes ont conduit Newport à proposer quelque chose d’audacieux et contre-culturel: le minimalisme numérique.
Les origines
A l’origine FB et l’ Iphone n étaient pas imaginés comme pouvant devenir aussi importants dans nos vies qu’ils le sont actuellement. Steve Jobs a présenté surtout la fonctionnalité du téléphone avant de parler brièvement de la connexion internet ou des sms ainsi que de l’avantage d’ avoir sa musique dans le même appareil lors de sa présentation du premier Iphone.
Personne n’avait prévu que 10 ans plus tard un utilisateur moyen des réseaux sociaux y passerait 2 heures par jour ou bien que nous consulterions notre smartphone en moyenne 85 fois par jour. C’était inattendu et non planifié.
Nous avons ajouté les nouvelles technologies à la périphérie de notre expérience pour des raisons mineures, et soudain nous nous sommes réveillés un matin, découvrant qu’ils avaient colonisé la plus grande partie de notre vie
Cal Newport Digital Minimalism – p 6
Quelques soit les explications que nous nous trouvons pour justifier notre utilisation intensive de ces outils, il n’en est pas moins qu’ils dictent notre comportement, nos ressentis, et d’une certaine façon, nous forcent à les utiliser plus qu’il ne semble sain, et souvent aux dépens d’activités que nous trouvons plus valables.
Nous avons un sentiment d’inconfort devant la perte de contrôle de nos vies quand nous rendons compte que nous sommes sur notre smartphone pendant que bébé prend son bain, ou que nous sommes incapables de profiter simplement d’un bon moment sans immédiatement en faire part à une audience virtuelle.
La tentation ne touche pas que les gens faibles ou sans occupation, non tout le monde y passe, et pas par faiblesse, mais parce que des millions de dollars ont été dépensés pour que leur utilisation soit inévitable.
Un éminent journaliste américain Bill Maher a déclaré en 2017 :
Les grands des réseaux sociaux doivent arrêter de prétendre qu’ils sont les dieux amicaux créant un monde meilleur, et doivent admettre qu’ils sont juste des producteurs de tabac en T-shirts vendant un produit addictif à nos enfants. Parce que, soyons honnêtes, vérifier vos « likes » c’est la nouvelle cigarette . p9
Digital Minimalism
« Philipp Morris voulaient seulement vos poumons, l’Apple Store veut votre âme. » p11
En 2013, un chercheur en psychologie du nom de Adam Alter a commencé à s’intéresser aux effets que nos écrans ont sur nous, après avoir passé un vol de 6 heures à jouer à 2048 au lieu de travailler comme il l’avait prévu. Et ses recherches l’ont amené à travailler sur les addictions. Jusque là, le terme ne s’appliquait qu’ à l’alcool ou la drogue.
La définition de l’addiction:” maladie dans laquelle une personne s’adonne à une substance ou une attitude pour lequel l’effet gratifiant est suffisamment conséquent pour entraîner la répétition du comportement et ce malgré des conséquences néfastes.»
De nombreuses recherchent ont conclu que l’addiction pouvaient aussi s’appliquer aux jeux, à l’utilisation d’Internet .
C’est ce qui explique aussi l’urgence que certains ressentent à répondre le plus rapidement possible aux messages, ou à ne pas arrêter leur fil Snapchat, par peur de faire un faux pas social. Même la fonction de taguer un ami dans une photo, qui lui envoie alors une notification, permet à cet ami que croire que vous pensez à lui et de se sentir mieux.
Il en ressort que notre utilisation compulsive n’est pas le résultat d’une faiblesse de caractère, mais plutôt de business plan bien huilés.
Nous nous sommes engagés dans une course aux armements déséquilibrée dans laquelle les technologies qui empiètent sur notre autonomie s’attaquent de plus en plus précisément à des vulnérabilités profondes de notre cerveau, alors que nous croyions naïvement que nous ne faisions que jouer avec des cadeaux amusants transmis par les dieux ringards » p24
Digital Minimalism
Une des stratégies pour combattre ce phénomène peut être le Minimalisme digital.
Le minimalisme Digital
Malgré les articles qui se succèdent pour nous donner des trucs et astuces pour regagner le contrôle de notre vie, l’auteur dit
Mon expérience de ce genre de sujets m’a montré qu’il était difficile de réformer de façon permanente votre vie digitale avec uniquement des trucs et astuces.(p27)
Il est nécessaire de reconsidérer notre rapport aux technologies en repartant de 0. De là l’introduction du minimalisme digitale dont la définition est
une philosophie de l’utilisation de la technologie dans laquelle vous concentrez votre temps en ligne sur des activités soigneusement sélectionnées et optimisées qui supportent les choses que vous valorisez, and alors vous oubliez tout le reste jouyeusement.
La technique est donc de partir des choses auxquelles nous attachons une grande importances, notre essentiel, nos projets majeurs et de voir si nos outils technologiques, un par un, supportent nos projets, et la vie que nous souhaitons avoir et mener. Ainsi les outils viennent en support et pas en maîtres de nos vies. C’est un peu comme l’argent, un bon esclave mais un mauvais maître.
Cette philosophie s’oppose à celle des maximalistes qui adoptent un outil en partant du principe qu’il pourrait leur apporter quelque chose et qu’ils risquent de rater quelque chose.
L’auteur donne 3 principes pour conforter son idée de mettre en place une philosophie de Minialisme Digital:
Principe 1 : l’encombrement digital coûte cher.
Et pour faire sa démonstration il s’appuie sur les écrits et travaux de Henry David Thoreau, et notamment sur son livre « Walden » pour corroborer ses dires. Outre l’expérience de vivre seul dans les bois et les bienfaits qu’il en a retiré, Thoreau en a surtout créé un nouveau principe économique qui est souvent mis de côté mais qui mérite que nous nous y attardions un peu. Thoreau a passé beaucoup de temps à estimer avec une très grande précision combien qui coutait la vie qu’il menait dans les bois. Vue la vie très simple qu’il menait, on peut dire que c’était son minimum vital. Et face à ce coût il a calculé combien de son temps de vie il devait consacrer à un travail rémunéré pour lui permettre de couvrir les frais de son mode de vie. Son unité de mesure est devenue les heures de vie. Il a écrit un nouvel axiome économique
Le coût d’une chose, est le montant de ce que j’appelle vie, qu’il est nécessaire de donner en échange immédiatement ou à long terme p39
Henry David Thoreau – Walden
Une fois que le temps de notre vie alloué au travail couvre nos besoins de base pour vivre correctement, tout ce que nous achetons en plus de ce qui est strictement nécessaire est payé au sacrifice de notre temps de vie, temps de vie que nous pourrions utiliser pour faire des choses plus intéressante pour nous même. Mais ce principe est également vrai pour le temps que nous sacrifions sur les réseaux sociaux ou à surfer sans réel but sur le net. Il est certain que les réseaux peuvent nous apporter un peu de valeur.
Cependant passer des heures sur Facebook pour prendre des nouvelles de 3 ou 4 amis proches, serait peut être plus rentable en terme de consommation de temps si nous passions directement un coup de fil à ces mêmes amis, ou bien les invitions chez nous.
Et plus nous avons de profils à entretenir, plus nous passons de temps sur ces réseaux, et plus nous sacrifions notre temps de vie à des choses dont le retour sur investissement est très faible. C’est pourquoi l’encombrement qu’il soit digital ou non coûte cher.
Principe 2 : La loi des rendements décroissants.
Cette loi explique pour faire court et simple que dans un contexte où on cherche à améliorer le rendement d’une chose, à un certain moment , les efforts supplémentaires déployés ne rapportent plus autant que les premiers efforts fournis et même après un certain point deviennent contre productifs. L’auteur applique ce principe à une quête d’optimisation que nous pourrions utiliser pour expliquer notre addiction aux nouvelles technologies. Et notamment sur la quantité d’energie que nous sommes prêts à déployer pour y parvenir.
Dans son étude l’auteur a remarqué que les personnes qui étaient intentionnelles dans leur utilisions des outils digitaux passaient très peu de temps pour arriver à l’optimisation recherchée et ensuite stoppaient leurs efforts, qui de par cette loi des rendements décroissants seraient vains ou presque. De tels utilisateurs ont alors une utilisation optimale pour leurs attentes, et passent ainsi un minimum de temps sur leurs appareils.
Principe 3 : Les leçons des hackers Amish.
Cal Newport a passé une partie de son étude dans des communautés Amish. Ces communautés, basiquement refusent toutes technologies qui ont été inventées après leur arrivée aux USA, au milieu du 18 e siècle. Mais en passant du temps avec eux, il a remarqué qu’en fait ces communautés passaient du temps à évaluer toutes les nouveautés, une personne est même dédiée à cela dans chaque commuauté et est en charge dedéfibir si les bienfaits de cette technologies ou machine est conforme aux principes des Amish et si les bénéfices apportés sont supérieurs aux désavantages. Ainsi ils utilisent certaines technologies uniquement et d’une façon qui les aident réellement et en même temps respectent leurs convictions.
La maxime minimalisme ancestrale disant que « moins est plus » semble être confortée par ces 3 principes. Cette philosophe est aux antipodes de la philosophie en court du techno- maximalisme qui dit qu’un terme de technologies, le plus est le mieux.
Cal Newport fait remarquer que tout ce qui est lié à cette nouvelle technologie dit s’inscrire das la volontaire humaniste d’offrir plus de liberté, rendant ainsi intolérable toute tentatived’éviter les nouveaux réseaux. Néanmoins, nous pourrions nous interroger sur cette pseudo concordance, sachant que nous sommes en train
de sous-traiter notre autonomie à un conglomérat de l’économie de l’attention, – ce que vous faites quand vous souscrivez sans y penser à chaque nouveauté en provenance d’un fleuron du capital risque de la Silicon Valley – est l’opposé de la liberté et va probablement dégrader votre individualisme. p 58
CL’auteur n’est pas favorable à un nettoyage progressif des outils digitaux. Il propose la mise en pratique d’un désencombrement digital. Il y a 3 phases :
Digital Minimalism
Le désencombrement digital
- Pendant 30 jours, prendre un pause de toutes les technologies optionnelles de notre vie
- Pendant cette période, explorer et redécouvrir des activités et des attitudes que nous considérons comme pleines de sens et gratifiantes
- Réintroduire progressivement les technologies optionnelles, une par une, en déterminant pour chacune, ce quelle valeurs elles encouragent et comment nous allons les utiliser à bon escient pour que cet objectif soit atteint.
Etape 1 : L’auteur explique ce qui rentre dans les technologies optionnelles, comme les jeux vidéo, netflix et consorts, des applications et des sites blog/ réseaux sociaux. Dans cette liste, il faut ensuite identifier celles dont on va se passer pendant 30 jours sans quelles nous causent un dommage critique. Il suggère d’écrire les règles d’utilisation de ces outils et de les garder proximité pour pouvoir les consulter régulièrement.
Etape 2 : Pendant les 30 jours, il faut s’attendre à quelques difficultés durant les 2 premières semaines, car il faut se défaire de nos anciennes habitudes, mais cela finit par passer. Cette phase va aussi servir à redécouvrir des activités que nous avions laissées de côté faute de temps, comme lire, peintre ou un hobbie oublié, mais aussi à nous reconnecter avec notre entourage, voir nos enfants grandir, apprécier les moments de jeu avec eux sans être en permanence connecté à notre écran de téléphone ou de télévision. Ainsi à la fin des 30 jours, nous savons très exactement quelles sont les activités « analogues » qui nous font réellement plaisir et qui mettent en action nos valeurs.
Etape 3 : La réintroduction de la technologie doit suivre 3 points :
- Servir quelque chose que vous valorisez profondément et ne pas seulement apporter quelques bénéfices
- Etre le meilleur moyen de soutenir cette valeur, sinon il faut trouver un meilleur moyen
- Son utilisation doit être soumise à une procédure claire sur quand et comment vous allez utiliser cette technologie
Partie 2 : PRATIQUES
Passer du temps seul
Cal Newport met en évidence les avantages de la solitude pour notre esprit. La solitude n’étant pas pour lui un isolement physique ou une retraite au milieu de nulle part, mais
un état subjectif dans lequel votre esprit est libre des interactions avec d’autres esprits .
Ainsi, on peut expérimenter cet état tout en étant dans une rame de métro bondée. Il s’agit d’être seul avec ses propres pensées.
Cependant, les nouvelles technologies et notamment l’ipod puis l’Iphone, permettent d’être 100% de notre temps à la merci de l’esprit des autres, et plus jamais en seule compagnie de nos pensées. Cal Newport en tire une tendance
la carence de Solitude : L’état dans lequel vous passez pratiquement aucun temps seul avec vos propres pensées, libre des inputs d’autres esprits »
Digital Minimalism – p 103
Cal Newport ne nous propose pas de nos exiler au milieu de nulle part pour trouver cette solitude. Cal Newport dit
Il n’y a rien de mauvais dans la connectivité, mais si vous ne l’équilibrez pas avec des doses régulières de solitude, les bienfaits de connectivité diminueront.
Digital Minimalism p 111
Il propose quelques astuces pour prendre l’habitude de se déconnecter comme de mettre son smartphone de côté. On peut par exemple sortir et laisser son téléphone dans la boite à gants de la voiture. En cas d’urgence on peut retourner à la voiture. Laisser son téléphone en silencieux voire éteint au fond de son sac à main. Chacun peut créer ses petites astuces.
La seconde astuce que propose Cal Newport c’est de faire de grandes marches.
L’auteur explique qu’il passe lui-même de nombreuses heures à marcher pour réfléchir soit à des problèmes de mathématiques puisqu’il est professeur de sciences et de mathématiques ou à des sujets de sa vie personnelle ou professionnelle. Bien évidemment il conseille de faire ces marches sans téléphone ou bien si on fait vraiment des très longues marches de mettre son téléphone au fond de son sac à dos. Enfin il suggère de s’écrire des lettres à soi-même. Il explique qu’il utilise de très nombreux carnets moleskine depuis plus de 10 ans où il enregistre ses pensées ses idées ses réflexions ses doutes et solutions. Il explique qu’écrire est un moyen magnifique de trouver de la solitude.
Les vraies connexions
L’auteur nous explique que notre cerveau nous permet de nous connecter et de communiquer avec autrui. Notre cerveau nous permet d’avoir des interactions sociales et d’anticiper ou de comprendre ce qui se passe chez notre interlocuteur et sa psychologie du moment. Comme le dit Aristote : « l’homme est par nature un animal social. »
L’auteur nous propose de nous recentrer sur les conversations et pas seulement sur les connexions. Pour lui et pour d’autres chercheurs dont il mentionne les recherches, les connexions sont les interactions que nous avons avec un sms, un tweet etc. Cependant une conversation demande de la présence, des compétences comme pouvoir décrypter le langage physique de notre interlocuteur.
D’après ses recherches, ces compétences se perdent dans les nouvelles générations au point que certains nouveaux employés se réfugient derrière des conversations essentiellement basées sur des échanges de messages écrits tellement ils sont effrayés à l’idée de converser en face à face, incapables de témoigner la moindre empathie à l’autre. Il nous encourage à reprendre de temps de la conversation et de ne considérer des outils de messages que pour de rapides échanges, pour récupérer une information mais en aucun cas comme support à de réelles conversations.
D’après l’auteur, en reprenant l’habitude de réellement discuter en face à face, même via Skype ou FaceTime, on retrouve la joie que confèrent les relations humaines réelles et on se demande rapidement ce qui pouvait bien nous pousser à délaisser notre entourage pour aller poster un commentaire sur une photo sur Instagram.
Il fustige aussi le « Like » qui est pour lui :
littéralement le type de conversation non banale le moins informatif, donnant une quantité négligeable d’information sur l’ état d’esprit de l’envoyeur au receveur.
Remplacer le riche flux (d’information dans une conversation ) par si peu, est une insulte à notre équipement de traitement social. La meilleure similitude est de mettre une Ferrari derrière une mule ».
Digital Minimalism p153
Pour lui, ces interactions faciles et rapides apprennent à notre esprit que ce type de connexion est une alternative efficace aux conversations. Ce qui n’est bien évidemment pas le cas.
Se retirer de ce petit jeu, va inévitablement restreindre notre cercle de connexions, et notamment supprimer toutes les contacts que nous n’avons que via les réseaux sociaux. Demandons nous, si, une fois que toutes ces connexions virtuelles auront disparus de notre environnement, cela sera une grande perte pour nous ? N’oublions pas que ce type de relations n’existe que depuis une dizaine d’années et qu’avant nous vivions très bien sans. Et cela nous permettra de trouver le temps de nous recentrer sur les relations qui ont une réelle valeur pour nous.
Autre suggestion à tester : Mettre le téléphone par défaut en mode « ne pas déranger » avec quelques paramètres pour permettre à une liste restreinte de numéro de faire sonner le téléphone. En ne vous autorisant à consulter et répondre à vos messages que sur certains créneaux horaires, vous allez filtrer les messages non nécessaires et aussi forcer votre entourage à être plus intentionnel dans leur communication et à rechercher du temps de conversation avec vous.
Dernière stratégie, mettre en place des heures précises pour être joint. Il suggère ainsi de fixer des heures chaque jours ou certains jours de la semaine où les personnes qui veulent discuter avec vous au téléphone peuvent vous joindre, comme par exemple lorsque vous êtes dans votre voiture pour aller travailler.
Les loisirs de haute qualité
Ensuite Cal Newport nous propose de nous adonner à des loisirs de haute qualité. Il considère que le temps passé sur les réseaux sociaux notamment, est un loisir de mauvaise qualité et que si nous voulons avoir du succès dans notre voyage vers la minimalisme digital, nous devons trouver des activités de remplacement, mais des activités de très bonne qualité.
Une vie bien vécue requiert des activités qui servent aucun autre but que la satisfaction que l’activité elle-même génère.
Digital Minimalism p166
3 principes doivent être considérés :
Le premier est de trouver une activité qui demande des efforts, de la réflexion et ou de l’énergie et non pas quelque chose de passif comme l’est le web surfing.
Le deuxième principe est de faire une activité manuelle, voire artisanale, pour se confronter à la réalité, éprouver la joie de la réalisation et en même temps faire travailler ses neurones pour parvenir à créer ou à reproduire quelque chose.
Le troisième principe est une activité qui demande des interactions sociales ( comme du sport en groupe) structurées dans le monde réel.
Une propriété commune aux activité de haute qualité, c’est qu’elles sont le support d’interactions sociales riches
Digital Minimalism p182
L’auteur rappelle que nombre de ces activités peuvent aujourd’hui être permises grâce aux nouvelles technologies et il répète qu’il ne prêche pas pour un monde sans ces technologies; non, il précise :
Je souhaite que vous remplaciez cela ( les écrans comme loisir principal) par un état où votre temps de détente est rempli avec de meilleures poursuites, dont la plupart existent en premier lieu dans le monde réel. Dans ce nouvel état, la technologie digitale est toujours présente, mais elle est reléguée à un rôle de support, vous aider à maintenir or organiser vos activités de loisirs, mais en n’étant plus votre source principale de loisirs.
Digital Minimalism p 193
Un des pratiques proposées, et qu’il avait déjà évoquée dans « Deep Work », c’est de planifier le temps à passer sur les distractions de faible qualité, comme le temps sur les réseaux sociaux.
Autre stratégie, s’inscrire dans une association, un groupe de discussion, un club de lecture, n’importe quel groupe structuré qui nous attire et nous permet d’avoir des interactions réelles avec d’autres humains, tout en satisfaisant notre curiosité ou envie d’apprendre de nouvelles choses et ou faire de nouvelles expériences.
La résistance de l’attention
Il nous enjoint de rejoindre la résistance contre l’industrie de l’attention. Il la définit ainsi : «
l’économie de l’attention décrit le secteur qui fait de l’argent en collectant l’attention des consommateurs, l’emballe et la vende à des publicitaires
Digital Minimalism p 215
Comme dirait mon ami Mat, si c’est gratuit c’est toi le produit !
L’idée n’est pas nouvelle, elle est née aux États Unis au début du 19 è siècle quand un business man a eu l’idée de créer un journal à un penny, avec beaucoup de petites histoires, pour captiver l’attention des lecteurs et ainsi vendre cette attentions aux publicitaires. Les lecteurs sont alors devenus les produits et les publicitaires les clients du journal. C’est cette idée qui fait aujourd’hui la quasi totalité de la presse écrite, audio ou visuelle.
Cette politique c’est bien évidemment appliquée depuis à internet. Aidé par l’apparition des smartphones, les GAFA ont dû déployer des trésors d’ingéniosité et avoir recours à toutes les ficelles du neuro marketing pour nous attirer à utiliser de plus en plus nos petits appareils, pour finalement arriver à cette situation où nous sommes connectés en permanence.
Aussi, Cal Newport nous invite à un usage ultra raisonné de ces outils, pour en tirer uniquement ce que nous venons y chercher, quelques petites minutes par semaine et surtout éviter de tomber dans le piège d’y passer des heures pour rien et de perdre notre temps en activité inutiles ou de très basse qualité.
Une première stratégie pour diminuer notre temps sur les applications mangeuses de temps, est de les supprimer de notre smartphone.
Idée 2 : Utiliser des applications qui bloquent par défaut l’accès à certaines application sou sites pour regagner en productivité.
Idée 3 : ne tirer des réseaux sociaux que des choses intéressantes, ciblées et en un minimum de temps.
Idée 4 : Suivre le mouvement Slow media Dans la même veine que le Slow Food qui prône les valeurs du local, fait maison, le slow média propose de se concentrer sur des sources d’informations fiables et proposant des contenus de hautes qualité et reconnue, à l’opposé des breaking news ou articles putes à clic.
Déclarer la liberté de votre smartphone est probablement l’étape la plus importance pour rejoindre la résistance de l’attention
Cal Newport, Digital Minimalism, 246
Idée 5 : utiliser un modèle de téléphone simple, qui n’est qu’un téléphone la plupart du temps et n’utiliser le smartphone que lorsque c’est réellement nécessaire ( déplacement, voyages etc)
Conclusion
Les avancées technologiques vont tellement vites, qu’ elles nous propulsent dans la nouveauté et les nouvelles habitudes avant même que quelqu’un n’est eu la présence d’esprit de se demander quel est le but ?
Dans notre cas, il y a des conséquences inattendues et qui dégradent notre humanité.
Les minimalistes digitaux considèrent la technologie comme des outils à utiliser pour promouvoir les choses qu’ils valorisent et pas comme une source de valeurs en elle même. Ils s’intéressent à utiliser cette technologie de façons très sélectives et intentionnelles et amènent de gros gains. »
Digital Minimalism p252
En tant qu’informaticien, (…) je suis emballé par les possibilités du techno-futur. Mais je suis aussi convaincu que nous ne pouvons pas débloquer ce potentiel si nous ne faisons pas les efforts nécessaires pour prendre le contrôle de nos propres vies digitales – pour décider en toute confiance pour nous mêmes quels outils nous voulons utiliser, pour quelles raisons et sous quelles conditions »
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