«Travail en profondeur: règles pour réussir dans un monde distrait» par Cal Newport .
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- Ecouter l’épisode sur :
L’auteur, Cal Newport, est actuellement professeur adjoint d’informatique à Georgetown, auteur de plusieurs ouvrages, dont « Si bon qu’ils ne peuvent pas vous ignorer » ainsi que du très récent « Digital Minimalism » dont nous parlerons dans quelques semaines.
“Deep Work” de Cal Newport est un livre sur la science de la productivité. Cal Newport affirme que le meilleur moyen d’obtenir un travail plus significatif est de travailler en profondeur – de travailler dans un état de concentration élevée sans distractions sur une seule tâche.
Le livre est divisé en deux parties. La première explique pourquoi le travail intensif optimise la productivité et pourquoi peu de gens le pratiquent. La deuxième partie nous montre comment l’appliquer et faire du travail intensif une pratique régulière dans nos vies.Petite note : j’ai lu ce livre en anglais car au moment où j’ai souhaité le lire il n’était pas encore traduit. J’ai fait comme souvent moi même les traductions, ce qui fait que certaines citations seront différentes de celles du livre en français.
Les principales théories développées par Cal Newport sont :
Le travail intensif est la capacité de se concentrer sans distraction sur une tâche exigeante sur le plan cognitif. Ces tâches demandent de la réflexion et ou de la créativité.
Le travail superficiel est un travail de type logistique non exigeant sur le plan cognitif, souvent exécuté en étant distrait.
Le travail intensif est comme une super pouvoir dans notre économie de plus en plus compétitive du XXIe siècle.
Hypothèse de l’auteur : La capacité à effectuer un travail en profondeur devient de plus en plus rare au même moment où elle devient de plus en plus précieuse dans notre économie. En conséquence, les rares personnes qui cultivent cette compétence et en font ensuite le cœur de leur vie professionnelle vont s’épanouir.
A qui s’adresse ce livre
- Tous ceux qui veulent augmenter leur productivité, qui ressentent souvent en fin de journée qu’ils se sont activés comme des fous mais n’ont pas produits beaucoup.
- Quiconque veut faire plus, mais en moins de temps, afin de consacrer plus de temps à leurs projets personnels, leur famille, *
- Toute personne intéressée par le developpement personnel, l’amélioration de l’attention et de l’efficacité.
Qu’est-ce que le travail Intensif ?
L’auteur distingue 2 types de travail :
«Travail intense : activités professionnelles effectuées dans un état de concentration sans distraction qui pousse vos capacités cognitives à leur limite. Ces efforts créent une nouvelle valeur, améliorent vos compétences et sont difficiles à reproduire.
Travail superficiel: tâches de type logistique non exigeante sur le plan cognitif, souvent effectuées de manière distraite. Ces efforts tendent à ne pas créer beaucoup de valeur ajoutée dans le monde et sont faciles à reproduire.”
Dans cette dernière catégorie, on pourra inclure : vérifiez vos emails toutes les deux minutes, répondez aux notifications push et cédez aux distractions telles que Facebook, Twitter, les sites d’actualités, etc. Cette compétence de travail en profondeur est si précieuse que Eric Barker, écrivain économique et auteur de renom, l’a qualifiée de superpuissance du XXIe siècle. Il faut développer la capacité à apprendre rapidement de nouvelles choses pour rester interessant pour l’économie.
Pourquoi le travail en profondeur est rare et pourtant d’une grande valeur
Pour commencer, le travail superficiel est plus facile. En outre, le travail superficiel semble être encouragé par la plupart des entreprises. Tout est fait pour assurer une connectivité constante, on attend que les employés donnent des réponses immédiates à toutes les demandes, et cerise sur le gâteau, on nous fait travailler dans des open space.
( Prenez quelques minutes pour prendre connaissance de cette intéressante étude de HBR https://www.weforum.org/agenda/2018/11/open-plan-offices-make-workers-less-collaborative-harvard-study-finds/)
Les employés, en choisissant la voie de la moindre résistance, s’adaptent simplement à ce type d’environnement favorisant le travail superficiel, en travaillant de manière superficielle. Selon Newport, la plupart des travailleurs aujourd’hui succombent à quelque chose qu’il appelle une occupation de plus en plus visible, comme une reconnaissance de leur productivité.
En l’absence d’indicateurs clairs de ce que signifie être utile et productif au travail, de nombreux travailleurs du savoir se tournent vers un indicateur industriel de la productivité: faire beaucoup de choses qui se voient. Les gens ont développé la facilité d’utiliser les technologies modernes pour obtenir des réponses immédiates en dérangeant des autres. Il est plus simple de lire et de répondre aux mails toutes la journée que de se plonger dans le travail important.Nous échangerons beaucoup de mails par simplicité et aussi fainéantise, pour obtenir des réponses rapidement plutôt que de devoir archiver, conserver, se souvenir d’un élément d’un dossier.
Du coup nous nous retrouvons occupés toute la journée juste avec les mails et pas du tout avec la vraie mission de notre embauche. Cela nous sauve de l’effort de concentration, de planification et pire encore, nous ne connaissons jamais la satisfaction à long terme d’avoir réalisé un travail conséquent et important ni d’avoir produit une réelle valeur ajoutée.
Cal Newport résume:
«Le travail en profondeur est difficile et le travail superficiel est plus facile et, en l’absence d’objectifs clairs pour votre travail, l’activité visible qui entoure le travail superficiel devient une forme d’auto conservation”
Pourquoi le travail en profondeur est-il précieux? En bref, comme il optimise la productivité, il permet de réduire le temps passé sur nos tâches. Et la raison en est assez simple. Le travail en profondeur fait référence à une tâche unique, sans distraction, dans un état de concentration intense, pendant de longues périodes.
Décrivons comment chacun de ces éléments nous aide à optimiser notre productivité.
- Une seule tâche. Des études ont montré à maintes reprises que le multitâche rend les personnes moins productives. Nul doute que se concentrer sur une tâche à la fois optimise la productivité. Pour plus d’information sur les méfaits du multitasking, je vous encourage à relire ou réécouter l’épisode qui lui était consacré.
- Sans distractions. C’est juste du bon sens que nous avons tous expérimentés. Vous faites plus de travail lorsque vous n’êtes pas constamment interrompu par des distractions.
- Concentration intense. Si vous pouvez consacrer toute votre énergie à la tâche à accomplir sans vous laisser distraire, vous obtiendrez beaucoup plus de résultat en moins de temps. Plus vous êtes concentré, plus vous êtes productif.
- Pour des périodes de temps prolongées. Le bénéfice des périodes longues est lié à un concept appelé résidu d’attention, que nous aborderons dans le point suivant.Nous sommes ce que quoi nous nous concentrons.
Le bonheur est plus fort dans les périodes d’immersion dans le travail que pendant les périodes de détente. Le travail intense est nécessaire pour extraire le sens de notre travail. C’est aussi nécessaire pour aller à un autre niveau de compétence et le transformer en savoir-faire plutôt qu’en métier sans saveur.
Attention aux résidus d’attention
Cal Newport explique :
«Lorsque vous passez d’une tâche A à une autre tâche B, votre attention ne vous suit pas immédiatement – une partie de votre attention reste bloquée en pensant à la tâche initiale. Ce résidu devient particulièrement important si votre travail sur la tâche A était sans limite et de faible intensité avant le changement, mais même si vous terminez la tâche A avant de passer à autre chose, votre attention reste partagée pendant un moment. »
Deep Work
«… L’habitude commune de travailler dans un état de semi-distraction est potentiellement dévastatrice pour votre performance. Il peut sembler inoffensif de jeter un coup d’œil rapide dans votre boîte de réception toutes les dix minutes environ. En effet, nombreux sont ceux qui justifient ce comportement plus efficace que l’ancienne pratique consistant à laisser une boîte de réception ouverte à l’écran à tout moment . (…) Cette vérification rapide introduit une nouvelle cible pour votre attention. Pire encore, en voyant des messages que vous ne pouvez pas traiter pour le moment (ce qui est presque toujours le cas), vous serez obligé de revenir à la tâche principale avec une tâche secondaire non terminée. »
Cela ne doit pas être sans vous rappeler les fameuses boucles ouvertes dont nous avons parlé dans la série sur la méthode GTD. Les résidus d’attention sont l’une des principales raisons pour lesquelles travailler en profondeur pendant de longues périodes est si bénéfique pour notre productivité. Ce concept stipule que chaque fois que vous passez d’une tâche à une autre, un reste de votre attention reste bloqué dans la réflexion de la tâche précédente. Il est donc difficile de travailler avec l’attention et l’intensité nécessaires pour travailler en profondeur à la nouvelle tâche.
En conséquence, vous perdez un peu de productivité à chaque changement de tâche. Si vous souhaitez optimiser votre productivité, travaillez pendant de longues périodes en vous concentrant entièrement sur une tâche unique, sans distraction. En d’autres termes, travaillez intensément.
Le travail intensif est une compétence qui s’acquière
Pour tirer le meilleur parti de vos habitudes de travail en profondeur, vous devez suivre une formation. Comme expliqué précédemment, cette formation doit viser deux objectifs: améliorer votre capacité de concentration intense et surmonter votre désir de distraction.»
Cal mentionne plusieurs fois que la capacité à effectuer un travail intensif doit être renforcée sur une longue période. Si un débutant commence à travailler intensément, il ne travaillera pas aussi longtemps que celui qui fait un travail en profondeur depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. En d’autres termes, le travail intense est une compétence qui doit être mise en pratique. Ne vous attendez pas à pouvoir travailler intensément pendant des heures au début. Vous pourriez avoir seulement la concentration et l’énergie pour le faire pendant une heure ou deux par jour.
Mais au fur et à mesure que vous continuez à perfectionner vos compétences, vous serez capable de travailler en profondeur, de produire une quantité énorme de travail et de récolter tous les avantages du travail intensif. Selon Newport, les deux compétences essentielles nécessaires à un travail en profondeur sont la capacité de concentration intense et la capacité de vaincre le désir de distraction. Ces deux sous-compétences améliorent les compétences globales du travail intense.
Les quatre règles du travail intense
Le plus difficile n’est pas de savoir que le travail intense est précieux. La partie difficile c’ est de le mettre en pratique. Pourquoi? Parce que nous sommes accro aux distractions au multitasking.
La deuxième partie du livre a pour objectif de nous aider à déployer plus de travail intense dans nos vies. Pour ce faire, Newport a mis au point les 4 règles suivantes:
- Règle n ° 1: Travailler intensément
- Règle n ° 2: Embrasser l’ennui
- Règle n ° 3: Quitter les médias sociaux
- Règle n ° 4: Canaliser le travail superficiel
Passons brièvement en revue un par un.
Règle n ° 1: Travailler intensément.
En raison de sa nature laborieuse, c’ est ce que la plupart d’entre nous ne voulons pas faire. Ajoutez à cela un environnement et une culture qui rendent le travail intense difficile, et une quantité finie de volonté qui s’épuise à mesure que nous l’utilisons, et vous avez la recette du travail superficiel. Pour que le travail intense occupe une place de choix dans notre vie quotidienne, nous devons créer des rituels et des routines qui rendent les choses plus faciles et plus automatiques pour nous.
Règle n ° 2: Embrasser l’ennui.
La concentration intense est une compétence qui doit être formée. Tout comme les athlètes qui doivent prendre soin de leur corps en dehors de leurs séances d’entraînement, vous devrez prendre soin de votre concentration en dehors de vos séances de travail en profondeur.
Si, tout au long de votre vie quotidienne, vous vous laissez aller aux distractions au moindre soupçon d’ennui, vous aurez du mal à développer le type de concentration profonde nécessaire au travail intense. Pire encore, vous allez littéralement entraîner et réarmer votre cerveau pour une distraction à la demande.
Le résultat? Vous serez câblé pour vous laisser distraire encore et encore, même si vous voulez vous concentrer et travailler intensément.La solution?
Embrassez l’ennui. Arrêtez de consulter votre boîte de réception ou votre smartphone à chaque occasion. Entraînez votre capacité à résister aux distractions.
Règle n ° 3: Quittez les médias sociaux.
Les médias sociaux sont le meilleur exemple de vie superficielle. Comme le souligne Cal Newport, le fait qu’ils offrent un petit avantage ne signifie pas qu’ils méritent le temps que nous leur consacrons. Vous ne pouvez tout simplement pas travailler intensément si vous ressentez le besoin de sauter sur les médias sociaux toutes les deux minutes. En raison de leur nature addictive, les médias sociaux et la vie intentionnelle ne font pas bon ménage.
L’auteur recommande de ne pas faire des pauses d’utilisation des réseaux sociaux, comme les « detox digital » par exemple. Non, il faut faire des pauses dans le travail intensif. Je pense que vous percevez la nuance. Quand on fait une pause d’utilisation des réseaux, c’est un peu comme si la réseaux étaient essentiels à notre vie, on ne peut pas vivre sans et du coup, il faut couper de temps à autre pour prévoir des périodes de travail intense. Or là, nous nous inscrivons dans la démarche inverse. Par défaut, afin d’atteindre nos objectifs de vie, nous devrions nous inscrire dans un mode de travail intense, et prendre des pauses, par exemple en consultant les réseaux sociaux. Ainsi, il propose de planifier des périodes de temps pour surfer sur internet, gérer nos mails, consulter nos profils sociaux . On ne repose pas des distractions, on se repose de la concentration. Il décrit aussi comment on peut se défaire de notre addiction aux réseaux sociaux en évaluant leurs apports réels dans notre vie quotidienne. Qu’est ce que font pour nous les réseaux sociaux, qui nous permettent de faire avancer nos principaux objectifs ?
Règle n ° 4: Canaliser le superficiel.
Le travail superficiel consiste à répondre à des courriels, à passer des appels téléphoniques, à assister à des réunions et à d’autres tâches inévitables, mais finalement peu rentables. Si vous voulez vraiment travailler en profondeur, vous devez canaliser les tâches superficielles- vous devez prévoir du temps pour les travaux essentiels et consacrer le moins de temps possible à des tâches de moindre valeurs. Ne laissez pas le travail superficiel entraver le travail intense.
Utiliser des routines pour ancrer l’habitude de travailler intensément.
La clé pour développer une habitude de travail profonde est d’aller au-delà des bonnes intentions et d’ajouter des routines et des rituels à votre vie professionnelle conçus pour réduire au maximum votre volonté limitée nécessaire pour la transition. et maintenir un état de concentration ininterrompue. Si vous décidez soudainement, par exemple, au milieu d’une après-midi de distraction passée à naviguer sur le Web, de passer à une tâche exigeante sur le plan cognitif, vous aurez beaucoup de mal à faire appel à votre volonté limitée pour détourner votre attention l’appel des réseaux en ligne. De telles tentatives échoueront donc fréquemment. D’autre part, si vous déployiez des routines et des rituels intelligents (peut-être une heure fixe et un endroit calme utilisés chaque jour pour vos tâches les plus ardues), vous auriez besoin de beaucoup moins de volonté pour commencer et continuer ces tâches. À long terme, vous ferez donc bien plus souvent ces efforts importants. “
Travailler sur l’essentiel dans un monde qui nous pousse constamment vers le travail superficiel est difficile. Afin d’y arriver nous devons créer des rituels et des routines conçus pour minimiser la quantité de volonté nécessaire pour créer et maintenir une période de concentration ininterrompue.
Selon Newport, il existe quatre approches pour créer le temps nécessaire au travail intense. Il propose de choisir une approche ou de combiner des approches adaptées à votre style de vie.
- La Philosophie Monastique. Cela implique de se couper complètement des distractions, comme un moine dans un monastère.
- La Philosophie Bimodale. Ce mode alterne entre une vie normalement engagée et une approche monastique.
- La Philosophie Rythmique. Cela implique une heure fixe pour le travail en profondeur tous les jours, par exemple entre 5h et 7h, ou des jours fixes dans une semaine, consacrés aux travaux essentiels.
- La Philosophie Journalistique. C’est l’approche principale de Cal Newport. Il insère des séances de travail intense dans son emploi du temps chaque fois qu’il le peut, un peu comme un journaliste prêt à écrire dans les délais chaque fois que la situation se présente.
- Un travailleur indépendant pourra peut être choisir l’approche Rythmique car il sera relativement libre de choisir son emploi du temps; Alors qu’un employé utilisera certainement l’approche journalistique.
Se concentrer sur ce qui est primordial
«Comme l’expliquent les auteurs de The 4 Disciplines of Execution,« Plus vous essayez de faire, moins vous accomplissez réellement. »
Ils expliquent que l’exécution devrait viser un petit nombre d’objectifs extrêmement importants. Pour une personne concentrée sur le travail en profondeur, l’implication est que vous devez identifier un petit nombre de résultats ambitieux à poursuivre avec vos heures de travail en profondeur.
L’exhortation générale à «passer plus de temps à travailler en profondeur» ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme. Dans un article de 2014 intitulé “The Art of Focus”, David Brooks a approuvé cette approche consistant à laisser des objectifs ambitieux conduire à un comportement ciblé, expliquant:
“Si vous voulez gagner la guerre pour attirer l’attention, n’essayez pas de dire” non “aux distractions triviales que vous trouvez sur les informations smorgasborg* (qui se présentent à vous); essayez de dire «oui» au sujet qui suscite un désir terrifiant et laissez le désir terrifiant envahir tout le reste ».
*impossible à traduire
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Dire non aux distractions rien que pour dire non aux distractions n’est pas très motivant. Dire non aux distractions pour atteindre un objectif ambitieux est en revanche très motivant. Si Facebook s’oppose à cet objectif extrêmement important que vous poursuivez, vous vous sentirez obligé d’éviter cette distraction. C’est beaucoup plus facile de dire non aux distractions lorsque vous avez un très grand oui que vous recherchez.
Cela pose la question, quel est votre objectif extrêmement important? Définissez le et bannissez les distractions de votre vie et utilisez un travail en profondeur pour y arriver le plus rapidement possible.
La valeur du repos
«Des décennies de travail dans de multiples sous-domaines de la psychologie nous amènent à conclure qu’un repos régulier de votre cerveau améliore la qualité de votre travail en profondeur. Quand tu travailles, travaille dur. Quand tu auras fini, c’est fini.
Cal Newport fait valoir que vous devriez prévoir du temps de loisirs régulier et substantiel dans votre journée, en vous libérant totalement des préoccupations professionnelles. Ce temps de repos, assez paradoxalement, est nécessaire pour faire un travail (en profondeur).
Il en propose trois bonnes raisons:
- Les temps de repos facilitent la compréhension. Il s’avère que pour certaines décisions, il est préférable de laisser votre esprit inconscient faire le tri . En occupant votre esprit conscient avec des activités de loisirs, vous serez en mesure de prendre de meilleures décisions et d’avoir plus de perspectives.
- Les temps de repos aident à recharger l’énergie nécessaire pour travailler en profondeur. Le type d’attention utilisé pendant le travail en profondeur – ce que l’on appelle l’attention dirigée – est une ressource limitée. Afin de reconstituer cette ressource, vous devez lui donner une pause de temps en temps.
- Le travail que nous aurions fait pendant ce temps calme, n’est généralement pas si important. Votre capacité de travail en profondeur dans une journée donnée est limitée à quelques heures. Une fois que vous avez utilisé toutes ces heures, tout travail ultérieur est moins productif et donc moins important.
Notez que lorsque nous parlons de temps de repos, nous ne parlons pas de travail superficiel ni d’activités qui continuent à utiliser votre attention dirigée. Au lieu de cela, nous parlons du vrai temps de loisir: faire une promenade, avoir une conversation informelle avec un ami, écouter de la musique, jouer à un jeu avec vos enfants ou courir.
Comment intégrer plus de temps d’arrêt dans vos journées? Cal Newport recommande un rituel de fin de journée : à la fin de votre journée de travail, ne tenez pas compte des problèmes liés au travail jusqu’au lendemain matin: pas de vérification des e-mails après le dîner, pas de répétition mentale des conversations et aucune anticipation sur la façon dont vous allez gérer un défi à venir. Du mieux que vous pouvez, arrêtez complètement votre travail.
Cal Newport termine sa journée de travail à 17h30, et travaille rarement le week-end. Pourtant, il a été capable d’écrire plusieurs best-sellers, d’éditer plusieurs articles scientifiques chaque année . Le fait est que la productivité ne consiste pas faire plus d’heures. Il s’agit de tirer le meilleur parti de vos heures de travail et de récupérer convenablement de vos heures de travail.
Faites-en plus en moins de temps avec la technique de Roosevelt.
«Cette stratégie vous demande d’injecter occasionnellement une pointe d’intensité Rooseveltienne dans votre propre journée de travail. En particulier, identifiez une tâche en profondeur (c’est-à-dire une tâche qui nécessite un travail en profondeur) qui figure en haut de votre liste de priorités. Estimez combien de temps vous auriez normalement prévu pour une obligation de ce type, puis donnez-vous une échéance challengeante qui réduit considérablement ce délai… Motivez-vous en réglant un compte à rebours sur votre téléphone et en le fixant là où vous ne pouvez pas le voir. pendant que vous travaillez.
«À ce stade, il ne devrait y avoir qu’un seul moyen possible d’accomplir cette tâche ardue à temps: travailler avec une grande intensité – pas de coupures d’email, pas de rêverie, pas de navigation sur Facebook, pas de visites répétées à la machine à café. Comme Roosevelt à Harvard, attaquez la tâche avec chaque neurone libre jusqu’à ce qu’elle cède sous votre indéfectible concentration. «
Ces sessions courtes et productives – inspirés par les périodes d’étude courtes mais intenses de Teddy Roosevelt – constituent un moyen simple d’injecter du travail en profondeur dans votre journée. L’avantage de ces sprints de travail est qu’ils sont incompatibles avec la distraction (il n’y a aucun moyen de céder aux distractions tout en respectant votre échéance), améliorant ainsi votre capacité à résister à de telles envies.En outre, l’utilisation régulière de ces sessions vous permet d’atteindre un nouveau niveau de concentration. Pourquoi? Parce qu’ils sont comme un entraînement par intervalles à la concentration pour notre cerveau.
La vie intensionnelle
“La vie profonde, bien sûr, n’est pas pour tout le monde. Cela demande du travail et des changements radicaux dans vos habitudes. Il existe également un malaise qui entoure tout effort visant à produire les meilleures choses que vous êtes capable de produire, car cela vous oblige à faire face à la possibilité que votre meilleur ne soit pas (encore) aussi bon. “
Voyons les choses en face: vivre et travailler en profondeur est douloureux. Vous devez constamment lutter contre les distractions, repousser vos limites et votre concentration, passer moins de temps sur les médias sociaux, passer moins de temps sur Internet, planifier vos journées (même votre temps de loisirs!)à l’avance, etc.
La vie intentionnelle n’est pas pour tout le monde. Pour la plupart des gens, c’est trop de travail et trop de contraintes. Il est beaucoup plus facile de céder au confort de l’activité superficielle. Il est beaucoup plus facile de perdre du temps sur les médias sociaux. Il est beaucoup plus facile de céder aux tentations lorsqu’elles se présentent.Cependant, si vous voulez vraiment maximiser votre productivité, déployer votre esprit au maximum de vos capacités et faire avancer les choses, alors je crains qu’il n’y ait pas d’autre moyen (ni meilleur) que de poursuivre une vie intentionnelle et profonde.
Cal Newport termine le livre avec une citation de l’écrivain Winifred Gallagher:
“Je mènerai une vie concentrée, car c’est le meilleur type qui soit. »
Winifred Gallagher
Résumé
- Les règles du travail en profondeur
- Règle n ° 1: Travailler profondément
- Décidez de votre philosophie de la profondeur.
- Monastique. Maximiser les efforts en profondeur en éliminant ou en réduisant radicalement les obligations superficielles
- Bimodal. Divisez votre temps en consacrant des domaines clairement définis à des poursuites en profondeur et en laissant le reste ouvert à tout le reste
- Rythmique. Transformez les séances de travail en profondeur en une habitude simple et régulièreJournalistique. Insérez le travail en profondeur chaque fois que vous le pouvez dans votre emploi du temps
- Ritualiser
- Construire des rituels pour commencer nos blocs de travail intense et pour terminer la journée de travail
- Décider:
- Où travaillerez-vous et pour combien de temps
- Comment travaillerez-vous une fois que vous aurez commencé à travailler?
- Concentrez-vous sur l’essentiel.
- Identifiez un petit nombre de résultats ambitieux à poursuivre avec vos heures de travail en profondeur. Créez des indicateurs de succès. Portez votre attention sur l’amélioration des comportements que vous contrôlez directement dans un proche avenir et qui auront ensuite un impact positif sur vos objectifs à long terme. Ce sont de nouvelles habitudes qui vous permettront d’atteindre l’objectif ultime.
- Dans notre cas il va par exemple s’agir du temps passé en travaillant intensément sur les tâches les plus importantes, et qui fera avancer nos objectifs ultimes. On pourra aussi enregistrer le nombre d’heures passées dans cet état de travail intense. Cela aura pour but d’une part de quantifier les heures et de nous encourager à être régulier dans la pratique. Et sur un plus long terme, à nous permettre d’estimer avec une certaine précision, quel temps fou est nécessaire pour accomplir telle ou telle tâche, dans le cas où nous avons régulièrement des travaux importants similaires à accomplir.
- Enfin, pour compléter cette méthode, on pourra rendre des comptes à des collègues ou membres de notre équipe, en montrant le temps passé et les résultats obtenus et en se fixant de nouveaux objectifs à atteindre. On est ici dans une notion de responsabilisation ou d’accountability dont nous savons déjà parlé.
- Savoir s’arrêter de travailler
- À la fin de la journée de travail, arrêtez de vous soucier des sujets liés au travail jusqu’au lendemain matin: pas de vérification des courriels après le dîner, pas de rediffusions mentales de conversations et aucune intrigue sur la façon dont vous allez gérer un défi à venir; travail d’arrêt pensant complètement.
- Accepter l’ennui
- Entraînez votre capacité à vous concentrer.
- Reposez vous des séances de concentration, pas des séances de distraction.
- Planifiez à l’avance l’utilisation d’Internet, puis évitez-le complètement en dehors de ces horaires.
- Travailler comme Teddy Roosevelt :
- Identifiez une tâche de travail en profondeur sur votre liste de priorités. Estimez combien de temps vous avez normalement mis de côté pour une obligation de ce type, puis fixez-vous une échéance difficile qui réduit considérablement ce délai.
- Méditer de manière productive :
- Prenez une période au cours de laquelle vous êtes occupé physiquement et non mentalement et concentrez votre attention sur un seul problème professionnel bien défini.
- Quitter les médias sociaux
- Identifiez les principaux objectifs de valeur, dans votre vie professionnelle et personnelle. Une fois que vous avez identifié ces objectifs, répertoriez pour chacun deux ou trois activités les plus importantes qui vous aident à atteindre cet objectif. La prochaine étape de cette stratégie consiste à examiner les outils réseau que vous utilisez actuellement.
- Pour chacun de ces outils, passez en revue les activités clés que vous avez identifiées et demandez-vous si l’utilisation de ces outils a un impact substantiellement positif, un impact substantiellement négatif ou un impact faible sur votre participation régulière et réussie à l’activité. Vient maintenant la décision importante: continuez à utiliser cet outil uniquement si vous avez conclu qu’il avait des impacts positifs importants, qui l’emportaient sur les impacts négatifs.
- Ne pas utiliser Internet pour se divertir, mais donnez à votre cerveau une alternative de qualité, comme lire, discuter avec des proches, des activités physiques .
- Canaliser le non essentiel
- Traiter le travail superficiel avec suspicion.Programmez chaque minute de votre journée, en utilisant la technique du time blocking. Toute votre journée doit être planifiée à l’avance.Quantifier la profondeur de chaque activité
- Dites Oui à l’essentiel.
- Devenez difficile à joindre
Mon point de vue sur ce livre :
Il nous donne très clairement des techniques très efficaces pour restés concentré et ainsi abattre un travail considérable en très peu de temps. Cela reste néanmoins très difficile à mettre en place pour tous ceux qui travaillent dans les open space, entourés de bruits, de conversations téléphoniques et de tout autre nuisance qui nous empêche d’atteindre un niveau de concentration suffisant, ou qui nous empêche d’y rester longtemps.
Moi qui suis dans cette situation, j’ai opté pour un casque anti bruit. Cependant, si mon chef déboule inopinément pour me demander de venir dans son bureau, si mes collègues viennent me taper sur l’épaule pour me poser une question, je suis invariablement distraite. J’ai trouvé une petite parade, en bravant l’interdit du travail à domicile qui est en place dans mon entreprise, et quelques jours par mois, je m’isole chez moi, surtout quand je vois la masse de travail important s’amonceler et que je ne parviens pas endiguer le flot faute de pouvoir y assigner suffisamment de temps de qualité. Mais ce n’est pas nécessairement une possibilité offerte à tous.
Heureusement je n’éprouve pas le besoin de regarder mes profils sociaux toutes les 15 minutes quand je travaille, ni même mes mails, même si le paramétrage des mails chez nous est fait de telle sorte que je n puisse pas empêcher les notifications en bas de l’écran. J’ai appris à ne pas les regarder.
Concernant le travail sur l’attention, c’est vrai qu’avec la pratique, on parvient à rester plus longtemps concentré. Après je suis quelqu’un qui parvient relativement facilement à rentrer en grande concentration, donc je en suis pas nécessairement objective. Mais les résultats sont là.
Pour ce qui est du repos, bien évidemment que nous en avons tous besoin, et effectivement, il faut apprendre à couper, après une certaine heure, et de ne plus être joignable pour répondre aux urgences des autres. Dans la grande majorité des cas, nous ne sommes pas des gens dont l’activité permet de sauver des vies. Donc il fera jour demain …
Pour ce qui est de ne pas être joignable, je plussoie aussi. Si vous donnez l’habitude à votre entourage de leur envoyer des messages à n’importe quel moment en attendant une réponse immédiate, ne vous étonnez pas qu’ils tentent de vous contacter à leur tour n’importe quand. Si vous commencez à ne plus lire vos messages en dehors de certaines heures, et de n plus répondre à la minute, vous ferez aussi les attitudes de vos contact changer. Donc il y a vraiment plein de bonnes choses dans ce livre, plus ou moins simples à mettre en oeuvre, mais je vous encourage tous sur cette voie. Il existe en français à présent alors n’hésitez pas à l’acquérir. Très prochainement, nous parlerons du dernier livre de Cal Newport, « Digital Minimalism ».